Embaucher des salarié(e)s autistes : des répercussions positives de leur intégration !
Préambule : quelques mots sur l’autisme
L’autisme est une condition neurologique présente dès la naissance .
Il s’agit bien entendu, d’un handicap, non d’une maladie, bien que l’autisme s’accompagne souvent d’autres troubles comme l’épilepsie, l’anxiété, le syndrome d'Ehlers-Danlos, la déficience intellectuelle, la dépression, la bipolarité, pour ne citer que cela en exemples.
Les autistes ont tout d’abord des problèmes de communication : le sens social n’est pas inné chez eux, il leur faut apprendre les usages puis les appliquer. Aussi ils n’utilisent pas toujours de manière adéquate le langage verbal et non verbal et devinent bien moins aisément l’état d’esprit dans lequel se trouve leur interlocuteur.
De ce fait, ils ne savent ainsi pas forcément adapter leur discours au contexte, font preuve de maladresse, de timidité ou au contraire d’une folle exubérance en société. Toutes ces bizarreries les pénalisent dans les relations interpersonnelles et sans parler de l’anxiété sociale qu’un bon nombre d’autiste éprouve au contact de l'autre.
L’autisme s’accompagne également de certaines particularités sensorielles ; parce que leur cerveau traite différemment les signaux reçus par leur environnement, les bruits, la lumière ou encore les odeurs trop fortes les gênent. Ces dernières ont des répercussions majeures dans leur quotidien car l’excès continuel de stimulations fatigue les personnes autistes. Aussi, des tâches qui peuvent paraître anodines deviennent pénibles comme conduire, prendre les transports en commun, assister à un séminaire, se concentrer durant une réunion lorsque plusieurs interlocuteurs échangent ensemble, etc.
Enfin, les personnes autistes ont des comportements répétitifs, des obsessions, des passions très spécifiques et durables dans le temps. Ils se ressourcent tout simplement en s’adonnant à leurs centres d’intérêts. De manière générale, les changements ont tendance à les angoisser alors que les routines les rassurent.
Les situations sont ainsi très variables, c'est la raison pour laquelle les médecins parlent désormais de trouble du spectre autistique (TSA). Chaque individu porteur a des caractéristiques et capacités qui lui sont propres bien qu’il partage à des degrés divers, toutes les tendances citées dans les paragraphes précédents.
Accès à des talents souvent sous-estimésDavantage que leurs pairs, les autistes ont beaucoup de mal à accéder à un emploi car ils parviennent rarement au terme du processus de recrutement. Sans le savoir, l’entreprise se prive alors de talents et de compétences opérationnelles chères faute d’avoir su les valoriser.
L’envoi du CV et de la lettre de motivation obéissent en effet à trop de rituels complexes. L’employeur vérifie lors de cette étape préliminaire que le salarié est capable de se couler dans un moule, qu’il respecte et adopte les coutumes du monde de l’entreprise, puis qu’il en possède le jargon. Il n'y a que peu de place pour l’originalité et encore moins pour ceux qui ne maîtrisent pas les codes implicites qui régissent les échanges en milieux professionnels.
Pour ne rien arranger, les personnes autistes mésestiment bien trop souvent leurs compétences. Ainsi elles aiment volontiers fouiller et creuser un sujet des heures durant pour avoir une vision panoramique mais, bien qu’aux yeux d’un tiers elles soient des expertes, les personnes autistes n’en parlerons pas d’elles-mêmes parce qu’elles ne se trouveront pas compétentes.
Les entreprises exploitent ensuite bien que trop peu les forces inhérentes à l’autisme. Contrairement aux autres salariés,
les tâches répétitives et routinières, stimulent les autistes. Ils sont autonomes (pour peu qu’on leur ait donné, bien entendu, au préalable des instructions claires), ils respectent les règles et les délais, sont loyaux, ont des facultés organisationnelles accrues.
Le salarié autiste quitte rarement une entreprise où il se sent bien, il accumule ainsi de l’expérience, une précieuse expertise et garde en mémoire toute l’historique des procédures.
Ces forces, certains secteurs s’en sont emparés. Depuis quelques années, on parle surtout des autistes en milieu ordinaire quand on fait référence aux métiers de la Tech. Les cabinets de conseils ou de recrutement se sont depuis quelques temps spécialisés dans les profils neuroatypiques. Les autistes, notamment les Asperger, y sont particulièrement recherchés en raison de leurs capacités d’analyse, de leur rigueur et de leur sens du détail. Ils font de très bons développeurs, data scientists ou ingénieurs en informatique, tout cela en est la preuve qu’un salarié autiste peut se révéler un excellent atout.
EN ROUTE VERS L'INCLUSIONPour pallier aux difficultés des salariés autistes, des solutions existent pour les mettre à l’aise et leur donner l’occasion d’apporter leur pierre à l’édifice comme, en exemple, les inviter à s’exprimer ou leur permettre de transmettre à l’écrit leurs idées en amont ou en aval de réunions. Les idées ne manquent pas, c'est certain, pour peu qu’on accepte de s’y pencher.
Leur intégration n’a vraiment donc rien d’insurmontable. Il en va de même pour la plupart de tous les handicaps. Aussi, laissez la porte ouverte aux profils atypiques, et tout notamment aux salariés autistes, ils peuvent, et vous le constaterez, vous apporter beaucoup.